La dette de Sarkozy 2
30/05/2011 à 18h41 - mis à jour le 30/05/2011 à 19h20 | 783 vues | 1 réactions
Le 16 Mai 2007 suite à la castastrophe de l'élection de Nicolas Sarkozy, j'avais écrit cet article ici.
Cet article expliquait que Sarkozy porté par des intérets partisans avait pour but politique l'augmentation de la dette afin de justifier la privatisation du service public, de la destruction des acquis sociaux, de l'assouplissement du code du travail, et d'allègements fiscaux donnés aux entreprises, ainsi qu'aux plus grosses fortunes.
En décembre 2007 les USA rentraient en récession, en 2008 la France et l'Europe également.
Cet article expliquait également que Sarkozy creuserait la dette de la France pour faire le jeu des marchés financiers. A cette époque je ne pensais pas que l'état se servirait de la crise des subprimes pour augmenter la dette. Mon idée était que les allégements fiscaux accordés aux plus grosses entreprises, et aux grosses fortunes obligeraient l'état à rembourser la dette avec encore plus de dettes.
En 2011, l'aide accordée par la France a fait bondir la dette de plus de 25%. Le déficit à 13% permet aujourd'hui de justifier la liquidation de notre service public.
En quatre ans le bilan du président a été désastreux pour le pays. Quels ont été les réformes marquantes du Président durant ces quatre ans :
- La réforme des retraites, malgré plus de trois millions de manifestants, l'âge de départ à la retraite a été augmenté à 65 ans. Des solutions alternatives étaient pourtant possibles, seul ce choix fut pris.
- La fin de la taxe professionnelle, pour un artisan ce choix n'eut aucune conséquence car le Président inventa tout un tas de taxes contrebalancant la supression. Les grands groupes eux par contre ont vu leur résultats bondir dès le premier trimestre d'application de cette loi.
- La privatisation, enfin la "unprivatisation" de la Poste comme dirait un certain ministre. Le statut de service public de la Poste a été modifié en société anonyme malgré un non massif des citoyens. Ce statut permettrait soi disant une augmentation de capital.
- le Bouclier fiscal, ce montage fiscal tellement absurde permettait aux 10% des plus riches des Français de payer de moins en moins d'impôts voir d'être remboursés. Ces derniers mois ce dispositif a été supprimé pour finalement abaissé le taux d'imposition de l'ISF, ainsi que le nombre de personnes soumises à cet impôt. Certains agents du fisc expliquent que cette réforme serait encore plus intéressante que le bouclier fiscal.
- Le travailler plus, pour gagner plus. Le président a décidé que les gens qui travailleraient obtiendrait plus d'argent. Effectivement avec une inflation galopante des prix, et surtout des loyers. Inflation entretenue par différentes mesures comme le crédit d'impôts. Les français avaient besoin d'augmenter leur salaire. Au final les défiscalisations d'heures supplémentaires ont été supprimées, et avec une inflation des loyers à 160% pour une hausse des salaires de 40% en dix ans beaucoup de français ont le sentiment de travailler plus, pour payer plus.
- La réforme des droits de succession. De réforme ne retenez qu'un mot abattement, cette réforme permet à travers des donations/successions d'être éxonérés de droits de succession. Formidables me diriez vous ! Mais à partir du moment où vous savez que 70% des grosses fortunes de France sont composés d'héritiers bien nés, l'escroquerie se révèle.
Je pense que je m'étais pas trompé sur la politique de notre président. Toutes ces réformes étaient annoncées dans son programme, il m'avait suffit de le lire pour comprendre ce qu'il voulait faire.
Aujourd'hui j'aimerais lancer ma petite bouteille à la mer pour vous expliquer que "la dette de Sarkozy" va devenir "l'arme de Sarkozy". On a tendance à croire que la dette est un mal dans notre système économique. On part d'un principe qui est très à la mode chez les néolibéraux que "tout ce qui est en bas, et en haut". Balayant des années de théories keynesiennes qui pronaient que la macroéconomie doit absolument être différenciée de la microéconomie : "un état n'est pas un ménage".
D'un point de vu pratique, ce sont deux politiques qui s'affrontent, celles d'investissements massifs dans l'économie pour créer plus d'emplois, de croissance. Et la deuxième qui consiste en plan d'austérité, de réduction d'impôts pour que comme le budget d'un ménage les dépenses baissent, et les recettes augmentent. Problème c'est que si monsieur et madame tout le monde n'arrivent plus à rembourser le crédit de la voiture, ils la vendent. Quand un état ne peut plus rembourser sa dette, il doit vendre ses services publics les plus rentables.
On comprend tout de suite l'avantage d'une telle situation, des sociétés publiques qui ont été financées pendant des années, des siècles parfois par les contribuables qui ont connu un essor, un développement important, avec un réseau, des employés qualifiés se retrouvent bradés sur l'autel de la dette. Un exemple simple est celui de La Poste, personne ne réalise mais quelque soit le pays La Poste belge, turque, française a construit au fil des années des agences nombreuses sur leur territoire. La poste française possède 17000 agences sur le territoire national, son activité bancaire peut donc se faire sur 17000 endroits en France par exemple. Une banque généraliste possède en moyenne 3000 à 4000 agences. Demain la poste est vendue n'importe quel homme d'affaire comprendra rapidement l'intéret d'acheter ce service public. Il faudrait même être fou pour passer à coté.
Comprennez que l'objectif de la crise, de la dette, et de la cure d'austérité n'est pas de régler le problème de la dette. Demain on verra que la dette française sera toujours aussi importante voire même plus élevée, et ce sera comme ça dans tous les pays du monde. L'objectif est clairement de privatiser, de permettre d'appliquer une politique libérale totale sur la société. La Grèce, en deux ans va devenir le premier pays "propriété privée" avec un peuple souverain... Là où soixante ans de lutte anti-communiste n'ont pas permis aux libéraux de s'imposer, une crise aura suffi.
Le lobbyisme, et les inégalités croissantes n'aideront pas dans les choix politiques de demain. Le fossile sera toujours choisi à l'énergie renouvelable. La supression de l'ISF à un revenu citoyen. La privatisation à la création d'un secteur public performant.
En 2007, je débattais déjà de ces problèmes, lorsque j'évoquais la possibilité d'une crise financière aux USA, on me sortait les performances de ce pays en 2006, 2005, 2004. Un peu comme un champion sous stéroide se vantant de ses médailles. Les bénéfices des entreprises battaient tous les records, le chomage était au plus bas, il y avait comme un aveuglement ostiné, une foi aveugle dans la doxa économique, et pourtant...
Il y a des signes qui ne trompent pas en économie, l'économie c'est quelque chose de simple, c'est la science des imbéciles. Lorsque votre intuition vous dit quelque chose ne va pas dans le système, généralement vous avez raison.
Vous avez toutes les réponses : vous constatez bien un décalage entre la politique catastrophiste de l'état, et la réforme de l'ISF. Pourquoi réduire des recettes indispensables si les caisses sont vides ? Cette réforme aurait couté de 2 à 3 milliards d'euros. D'un coté je vous fais travailler plus, de l'autre je fais de la France un paradis fiscal pour grosses fortunes, où est l'erreur ? Et ne parlons pas de l'aide accordée aux entreprises françaises durant la crise qui n'en avaient pas besoin...
La dette, paradoxalement, dans notre système économique actuel est indispensable. Privatiser pour rembourser des intérets qui permettent à l'économie de fonctionner est une escroquerie. Le problème de la dette est exclusivement politique aujourd'hui, et son utilisation l'est également.
Ne vous laissez pas avoir !
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