Comment l'austérité peut faire le bonheur de Guillaume Sarkozy
12/01/2012 à 14h16 - mis à jour le 12/01/2012 à 15h10 | 739 vues | 0 réactions
Dans la famille Sarkozy, je demande... le frère ! Guillaume Sarkozy, industriel de renom notamment dans le textile puis dans les assurances, semble avoir bien profité des mesures adoptées par son président de frère, explique Francis Journot.
(Guillaume Sarkozy - Wikimédia - Medef - cc)
L’exemple du textile, secteur emblématique du phénomène de délocalisation, est révélateur de la proximité entre certaines entreprises, organisations professionnelles, patronales et pouvoir politique. Les premières délocalisations du textile habillement ont débuté il y a plus de trente ans, mais la chute du secteur s’est précipitée au cours des dix dernières années.
En 2002, Guillaume Sarkozy, fervent partisan des délocalisations, Président de l’UIT (Union des industries textiles), Vice-président du MEDEF et dont le frère, Nicolas Sarkozy occupait alors le poste de ministre de l’Economie, déclarait : « Je suis fier d’être un patron industriel qui délocalise. Assez de faux semblants : la perte d’emploi, la déstabilisation industrielle, c’est normal, c’est l’évolution » (L’expansion, 28/11/02).
Conflits d’intérêts
En juillet 2009, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, le taux de TVA de la restauration était réduit de 19.6 % à 5.5 % et offrait ainsi un cadeau annuel de 2.4 milliards d’euros aux CHR (cafés-hôtels-restaurants).
Dix-huit mois plus tard, c’était justement fort opportunément que le groupe d’assurance dirigé par Guillaume Sarkozy remportait le marché des CHR et engrangeait 800 000 contrats d’assurance.
En octobre 2010, le député André Guérin (PCF) brocardait le projet de partenariat contre nature de Malakoff-Médéric avec la Caisse nationale de prévoyance (CNP assurances), premier assureur de personnes en France mais également filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), « Groupe public au service de l’intérêt général et du développement économique ».
Le frère ainé du président de la république devait ainsi assurer la fonction de Président du conseil de surveillance de ce nouveau fonds d’investissement spécialisé dans la retraite par capitalisation – et fondé à capter une part importante d’une épargne évaluée, selon le Conseil d’orientation sur les retraites – entre 40 à 110 milliards d’euros en 2020.
Le projet a été rejeté par l’Autorité de contrôle prudentiel, mais le 17 décembre 2010, Guillaume Sarkozy affirmait aux salariés de Malakoff-Médéric, que le projet de coentreprise pourrait être de nouveau présenté en juin 2012 pour un lancement au 1er janvier 2013.
Depuis plusieurs années, Nicolas Sarkozy prépare les Français à une diminution de leur prise en charge par les régimes de retraites par répartition au bénéfice de l’assurance retraite par capitalisation. Gageons que le groupe dirigé par Guillaume Sarkozy sera le principal bénéficiaire de cette politique de fossoyage de l’assurance retraite et maladie, menée aujourd’hui au nom de l’austérité.
Francis Journot - Tribune
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